L’achat d’actions Société Générale est-il encore rentable ?

Il y a des titres qui brillent moins, mais qui intriguent plus. L’action Société Générale, autrefois symbole de puissance tranquille dans l’arène bancaire française, avance aujourd’hui sur un fil tendu entre promesses de rebond et souvenirs de tempête. Certains s’avancent, convaincus de flairer un coup, tandis que d’autres préfèrent garder les mains dans les poches, guettant le prochain soubresaut. Faut-il prendre place à bord ou laisser passer la rame, au risque de voir filer une occasion ? Les regards se croisent, les paris se murmurent.
Plan de l'article
Où en est la Société Générale sur les marchés aujourd’hui ?
Sous la direction de Slawomir Krupa, la banque entame un virage serré : vente d’actifs, réorganisation, et offensive commerciale au programme. Pourtant, le cours de l’action Société Générale (GLE) sur Euronext Paris semble englué, oscillant sans panache entre 23 et 27 euros, bien loin des records du secteur bancaire européen. Sur l’année écoulée, la volatilité domine, sans éclat ni véritable sursaut.
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La croissance patine. En France comme ailleurs en Europe, la compétition s’intensifie. La banque de détail et le crédit affrontent une pression continue sur les marges, exacerbée par la hausse des taux d’intérêt et la morosité économique ambiante.
- À Paris, la capitalisation plafonne sous les 22 milliards d’euros, loin derrière la locomotive BNP Paribas.
- Les investisseurs observent avec attention la transformation numérique de la plateforme et la capacité de la banque à valoriser ses nouveaux services.
La marque Société Générale peine à sortir de l’ombre projetée par ses concurrentes européennes, dont la valorisation inspire davantage confiance aux marchés. L’ambitieux plan de redressement n’a pas encore dissipé les doutes, malgré les annonces de cessions et la volonté de recentrer les activités sur les métiers les plus rentables.
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Les chiffres clés à connaître avant d’investir
Regarder Société Générale à la loupe, c’est d’abord faire le point sur sa capitalisation boursière : autour de 22 milliards d’euros, une taille modeste face à BNP Paribas ou Crédit Agricole. Ce différentiel n’est pas qu’une question de volume : il traduit le scepticisme persistant sur la capacité de la banque à générer des marges robustes sur le long terme.
Le cours de l’action oscille depuis des mois entre 23 et 27 euros. Une apparente stabilité qui masque en réalité une nervosité latente, au gré des annonces de cessions et d’un contexte économique peu porteur.
- Rendement du dividende : aux alentours de 6 %, un niveau qui surclasse la moyenne européenne et attire les amateurs de revenus réguliers.
- Performance sur cinq ans : progression très limitée, bien loin des grandes réussites du secteur. Les actionnaires fidèles, eux, attendent toujours de retrouver leur mise d’avant 2019.
Le PEA et l’assurance vie restent des véhicules de choix pour intégrer l’action Société Générale dans un portefeuille, mais le débat sur la pertinence du placement ne s’éteint pas. Les fonds en euros séduisent les profils prudents tandis que les amateurs de dividendes lorgnent sur le rendement élevé de l’action.
Le prix de l’action, proche de ses planchers décennaux, attire les investisseurs à contre-courant. Mais l’écart avec le reste du secteur interpelle : la banque doit prouver que ses efforts stratégiques finiront par payer, et pas seulement sur le papier.
Faut-il s’inquiéter des risques ou miser sur le potentiel de rebond ?
Pour l’actionnaire, le dilemme est réel. Le secteur bancaire européen continue de tanguer au rythme de la volatilité boursière et des incertitudes sur les taux. Société Générale, plus exposée que d’autres à la banque de financement et d’investissement, affiche un profil de risque plus marqué que BNP Paribas.
Les points de vigilance sont nombreux :
- Sensibilité aux taux : la hausse des taux a gonflé les marges, mais si le cycle s’inverse, les revenus d’intérêts pourraient vite se contracter.
- Qualité du portefeuille de crédits : avec la croissance européenne qui ralentit et les défauts de paiement qui progressent sur certains segments, la prudence reste de mise.
Mais arrêter la lecture ici serait passer à côté du tableau. Le plan de transformation, orchestré par Krupa, commence à bouger les lignes : digitalisation accélérée, rationalisation des activités et recentrage sur les métiers rentables. Si la manœuvre réussit, de la valeur pourrait émerger à moyen terme.
Du côté de l’analyse technique, l’action évolue dans un couloir resserré, mais la hausse récente des volumes laisse entrevoir un regain d’intérêt de la part des institutionnels. Pour les investisseurs avertis, le niveau actuel peut servir de tremplin en cas de réveil du secteur bancaire.
Attention toutefois : miser sur Société Générale, c’est avant tout croire à un retour de la confiance dans la banque européenne, pas à une rente de bon père de famille.
Ce que disent les experts sur la rentabilité future de l’action Société Générale
UBS et Bank of America, deux références incontournables chez les analystes, ne chantent pas la même mélodie sur la rentabilité de Société Générale. Du côté d’UBS, la prudence domine : la capacité du groupe à générer une performance durable suscite la défiance, en particulier sur les activités de marché. Pour eux, le modèle d’affaires reste trop vulnérable aux secousses macroéconomiques et aux marges sous pression.
Bank of America, quant à elle, nuance le propos. Le plan de transformation impulsé par Krupa commence à convaincre certains stratèges. La banque américaine relève une amorce de redressement dans la banque de détail, et salue la constance dans la distribution de dividendes en dépit de la volatilité. D’après leurs analystes, un potentiel de revalorisation existe, à condition de réussir l’exécution des nouvelles orientations.
- Le consensus table sur un rendement du dividende d’environ 6 %, au-dessus de la moyenne européenne.
- La trajectoire du cours de l’action reste suspendue à la capacité de la direction à restaurer la confiance et à assurer une croissance régulière du résultat.
À ce stade, la valorisation basse, mesurée en multiples de résultats, traduit le scepticisme sur la croissance à venir. Mais les marchés surveillent la réduction des coûts et la croissance des activités rentables. Les avis restent partagés : prudence de rigueur pour le court terme, mais un vrai rebond n’est pas exclu si la stratégie Krupa tient ses promesses.
Au bout du compte, Société Générale joue son avenir sur un fil. Le prochain mouvement – chute ou rebond – appartient autant à la direction qu’à la confiance d’un marché friand de surprises. À chacun de juger s’il préfère la prudence du quai ou le frisson du wagon de tête.

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